Fin novembre 2019, les « China Cables » – documents officiels et secrets sur lesquels ont travaillé conjointement plusieurs médias occidentaux dont Le Monde et Libération ainsi que la BBC, le Guardian, la Süddeutsche Zeitung, El Pais– mettaient en lumière une politique de répression systématique de très grande ampleur menée par le pouvoir chinois à l’encontre des Ouïgours, population majoritairement musulmane vivant dans la région du Xinjiang située dans l’ouest du pays. Les médias ont confirmé l’existence de très nombreux « camps d’enfermement » mis en place depuis 2017 servant une politique de persécution appuyée sur la détention arbitraire à grande échelle et une surveillance généralisée – plus d’une centaine de structures du type camps d’« éducation politique » a ainsi été repérée.
Près d’un million de Ouïgours sont concernés sur une population totale de 11,5 millions ainsi que d’autres minorités musulmanes. Les détenus seraient soumis à un endoctrinement politique, à de mauvais traitements dont certains relèveraient d’actes de torture.
Les autorités chinoises parlent elles de « centres de formation et d’éducation » et quant à la réalité de la persécution révélée par les documents, de « pure invention » et de « fake news ». En juillet dernier, au sein de l’organe des Nations Unies dédié aux droits humains, 22 pays s’étaient élevés contre cette situation par une déclaration conjointe exhortant la Chine à mettre fin aux persécutions massives et aux autres violations à l’encontre de cette population musulmane.
Isabelle Ernot